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08 août 2025
Temps de lecture : 4 minutes

Ingénieur en mécanique

Pilote et co-pilote à l’entraînement dans un simulateur (Photo: CAE)

Dans l’industrie spatiale ou celle des transports, dans les secteurs de l’énergie ou du bâtiment, les ingénieur(e)s en mécanique participent à la création de nouveaux produits ou améliorent ceux qui existent déjà. 

Sur l’écran de leur ordinateur, ils et elles peuvent concevoir une aile ou un moteur d’avion, un train d’atterrissage ou la forme d’une pièce de carrosserie. Ils et elles étudient ensuite les contraintes que subira ce système mécanique : résistance de l’air, température, frottement, etc. Après de savants calculs, ils et elles déterminent la forme et les dimensions de chacun des éléments pour qu’ils résistent à toutes ces conditions! 

Les ingénieur(e)s en mécanique peuvent aussi concevoir des machines automatisées qui fabriquent des moteurs, faire de la recherche et du développement ou même gérer une usine. Leur champ d’action est tellement vaste qu’ils et elles sont en demande dans la majorité des industries sur la planète. Si les technologies évoluent si vite, c’est en partie grâce à leur travail !

Michel Dubé, ingénieur en mécanique

Le simulateur de vol A350 (CAE)

Depuis 2001, Michel Dubé travaille pour la compagnie CAE, une entreprise de Montréal spécialisée dans la conception de simulateurs de vol. Son truc: les moteurs d’avion !

Les simulateurs de vol de CAE sont la réplique parfaite d’une cabine de pilotage. Comme les pilotes s’en servent pour s’exercer ou expérimenter de nouvelles manœuvres, ils doivent reproduire dans les moindres détails le comportement d’un avion en vol, même s’il demeure au sol. L’illusion est parfaite !

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Entrevue

Entrevue avec Michel

En quoi consiste ton travail ?
Je fais la simulation de moteurs d’avion en temps réel. Je conçois d’abord un modèle mathématique du comportement physique du moteur. Par exemple, je développe le calcul qui permet de voir quelle est l’accélération de l’hélice du moteur lorsque la quantité de carburant admise dans la chambre de combustion varie.
Le modèle calcule ensuite tous les paramètres affichés sur le tableau de bord de la cabine de pilotage, comme la vitesse et la température du moteur. Il calcule aussi les données pour générer le mouvement du simulateur et le son correspondant à la vitesse du moteur. Ensuite, je programme ce modèle pour le tester en temps réel.

Et que se passe-t-il une fois la programmation de la partie « moteur » terminée ?

Photo: Intérieur du cockpit d’un simulateur de vol, avec deux stagiaires à l’avant et leur instructeur à l’arrière (CAE)


D’autres membres de l’équipe font la même chose pour chacune des parties de l’avion, et tous les programmes individuels sont ensuite regroupés pour former le logiciel qui fera fonctionner le simulateur. Un programme de simulation existe pour chaque modèle d’avion qui vole au-dessus de nos têtes.

Quels sont les principaux défis que tu rencontres dans ton travail ?
Les échéanciers sont souvent très serrés. Quand nous développons le simulateur d’un modèle d’avion qui est encore en développement, nous ne disposons pas toujours de toutes les données nécessaires; nous devons alors faire preuve de beaucoup d’ingéniosité et nous fier à notre expérience.

Quels sont les autres intervenants impliqués dans tes projets ?
Je collabore avec d’autres ingénieurs  ̶  électriques, physiques et informatiques  ̶ , avec des gestionnaires de projets qui font le pont entre notre compagnie et les clients, avec des constructeurs pour obtenir les renseignements sur les avions à simuler, avec les pilotes et ingénieurs que les clients envoient pour tester notre travail, ainsi qu’avec les autorités de Transport Canada, qui certifient nos simulateurs. Nos projets impliquent beaucoup de monde!

En plus d’aimer le travail d’équipe, quelles qualités sont requises pour exercer ton métier ?
Il faut faire preuve d’autonomie, être rigoureux dans son travail, débrouillard, savoir communiquer clairement ses idées, et être capable de bien gérer ses priorités pour mener de front plusieurs projets simultanément.

Qu’est-ce qui t’a donné envie de devenir ingénieur en mécanique ?
J’ai toujours trouvé intéressant de comprendre comment fonctionnent les machines, et mes matières préférées à l’école étaient celles qu’on utilise principalement en génie, soit la physique et les mathématiques !

Qu’est-ce qui rend ton métier intéressant?
Avec le temps, j’apprends beaucoup de choses sur l’aéronautique. J’ai aussi la chance d’être parmi les premiers à essayer le produit final, qui est en quelque sorte un jeu vidéo hyper réaliste et hyper sophistiqué ! Mais avant d’en arriver là, plusieurs tests ont été faits, sur plusieurs mois… On pourrait donc ajouter la patience à la liste des qualités requises !

Journée type

Une journée dans la vie de Michel

9 h. Comme à son habitude, Michel prend connaissance de ses courriels. Tiens, une convocation à une réunion, plus tard dans la semaine, concernant la revue de design d’un nouveau simulateur pour le nouveau jet d’affaires d’un client.

Un autre message lui vient de l’équipe qui vérifie un simulateur sur le point d’être livré. On lui demande une précision sur le fonctionnement du moteur au démarrage, question à laquelle il répond immédiatement. Puis ça se complique un peu…

Un courriel arrive des Émirats Arabes Unis, où une autre équipe de CAE vient d’installer un simulateur d’Airbus A320. Le client n’est pas satisfait de la réaction du moteur dans le cas d’un impact avec un oiseau en plein vol (oui, oui, il arrive que des oiseaux foncent dans les moteurs d’avion !). Considérant le décalage horaire, il faut réagir sans tarder !

Michel replonge dans le programme, trouve le problème et fait la correction nécessaire, teste le tout dans un laboratoire, et met en ligne une nouvelle version du logiciel que l’équipe sur le terrain récupére par Internet.

Il se rend par la suite dans la salle de réunion, où il rejoint quelques collègues pour participer à une téléconférence avec la compagnie Pratt & Whitney, qui leur fournit les données manquantes sur les changements qu’elle a apporte à un nouveau moteur.

Après avoir cassé la croûte, près des fenêtres où il regarde les avions passer (un vrai mordu!), Michel s’installe sur un simulateur de Boeing 787. Il doit développer une nouvelle fonctionnalité qui permet à l’instructeur d’ajuster la sévérité des défaillances pour satisfaire au scénario d’entraînement des pilotes.

Ce faisant, il constate que le moteur continue à tourner même lorsqu’on ferme le disjoncteur, le dispositif qui stoppe le courant en cas de pépin. Une erreur qu’il corrige tout de suite dans son programme, avant d’inscrire ce changement dans la procédure de tests qui sera remise au client.

En fin de journée, il utilise le temps qu’il lui reste pour entreprendre une nouvelle simulation sur un contrôleur électronique de la valve qui régira l’entrée d’essence dans le moteur d’un autre modèle d’avion.

Pas le temps de s’ennuyer : ce ne sont pas les projets qui manquent…

Études

Le parcours académique de Michel
Michel Dubé a obtenu son diplôme d’ingénieur en mécanique de l’Université Laval (à Québec) en 2001, et travaille chez CAE depuis ce temps.

Au cégep :
DEC en sciences de la nature (2 ans)
ou
un DEC en technique de génie mécanique ou en technique de construction aéronautique (3 ans), qui donne aussi accès au baccalauréat en génie mécanique.

À l’université :
Plusieurs universités québécoises proposent le baccalauréat en génie mécanique (4 ans):
– École de technologie supérieure (ÉTS)
– Polytechnique de Montréal
– Université Concordia
– Université Laval
– Université McGill
– Université de Sherbrooke
– Université du Québec à Chicoutimi (UQAC)
– Université du Québec à Rimouski (UQAR)
– Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT)
– Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR)

Et après ?
Les possibilités sont nombreuses ! La grande diversité des fonctions et des tâches des ingénieur(e)s en mécanique, combinée aux sphères très variées de l’industrie qui font appels à leurs services, leur ouvrent les portes d’employeurs comme l’Agence spatiale canadienne, Bell, Bombardier, Hydro-Québec, IBM et, pourquoi pas, la NASA !

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