L’industrie minière part à l’assaut d’un territoire immense et encore inexploré : les grands fonds océaniques qui recèlent cobalt, cuivre et nickel en abondance. Quelles seront les conséquences de cette nouvelle « ruée vers l’or » ?
Jules Verne était un visionnaire. Depuis l’hélicoptère jusqu’au sous-marin, en passant par la téléconférence et les satellites, ses romans regorgent de machines et d’inventions qui ont fini par voir le jour. Ce voyageur insatiable avait aussi imaginé la conquête de l’espace et des océans, dont il avait pressenti la richesse. « Je vous dirai, d’abord, qu’il existe au fond des mers des mines de zinc, de fer, d’argent, d’or, dont l’exploitation serait très certainement praticable », disait le capitaine Nemo dans Vingt mille lieues sous les mers . Cent cinquante ans plus tard, la prophétie du commandant du Nautilus est sur le point de se réaliser. Les océans, qui couvrent 71 % de la planète, regorgent de métaux. Et l’industrie minière est désormais prête à braver les profondeurs pour aller les cueillir. « L’exploration minière des fonds marins se fait à un rythme effréné. C’est une nouvelle ruée vers l’or », indiquait Mark Hannington, professeur de géologie à l’Université d’Ottawa, lors du congrès annuel de l’Association américaine pour l’avancement des sciences (AAAS) à Boston, en février dernier.