Photo: Mathieu Dupuis
Comment faire du développement durable avec des mines éphémères? En lançant le Plan Nord en 2011, le premier ministre Jean Charest avait affirmé que les entreprises minières d’aujourd’hui étaient respectueuses de l’environnement et qu’il les aurait à l’œil. Pour plaire aux environnementalistes, il avait ajouté une promesse: mettre à l’abri du développement industriel la moitié du territoire du Plan Nord. Tout là-haut dans les terres vierges – car c’est ainsi que les Québécois du sud voient ce Nord qu’ils méconnaissent –, on créerait de très grandes aires protégées et on atteindrait du coup les objectifs internationaux de protection de la biodiversité. Vive le Québec vert!
Récemment, son successeur Philippe Couillard a servi le même discours en présentant le Plan Nord, version 2015. Impossible de s’y méprendre: à l’aide de l’injection de fonds publics dans des infrastructures, ce plan vise essentiellement à créer un contexte favorable aux investissements dans le secteur minier au nord du 49e parallèle. Il est plus modeste, compte tenu de la chute du prix mondial des métaux et des réserves limitées de l’État. Mais le modèle est le même, et la pensée environnementale n’a pas changé d’un iota.
Arrêtons-nous un instant sur la nature du développement minier. Il s’agit d’extraire une ressource non renouvelable, sur une période limitée tout au plus à quelques décennies.