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25 octobre 2013
Temps de lecture : 4 minutes

Haute tension en Patagonie

Demonstrators protest during the meeting of the Regional Commission of Chile’s Environmental Evaluation Service, in Coyhaique, AysÈn, Chile, May 9, 2011. A multinational consortium composed of Spanish, Italian, and Chilean capital, HidroAysÈn has proposed to build five hydroelectric megadams on the Baker and Pascua rivers in the remote Patagonian regiÛn of AysÈn, a proposal opposed by a broad coalition of environmentalists and regional organizations for the severe ecological and social impacts they say it will entail. The Regional Commission’s decision gives this controversial project the green light to proceed. PHOTO Jorge UZON

 

Rene Muñoz n’a jamais mis les pieds au Québec. Ça ne l’empêche pas de maudire la Belle Province. «Il y a des gens ici qui croient que la Patagonie peut devenir une nouvelle baie James», maugrée le gaucho en enfilant son poncho de laine pour se protéger de la bruine qui vient de se remettre à tomber. Depuis deux heures, nous trottons à cheval le long du río Baker, le fleuve qui sillonne la région d’Aysén, du côté chilien de la Patagonie. Les escarpements rocheux, le long desquels des gauchos rameutent paisiblement leurs moutons, font regimber nos chevaux. En contrebas des falaises se déchaînent les torrents du puissant fleuve aux eaux turquoise descendues des glaciers.

«De petits fanfarons de la ville veulent harnacher le Baker et inonder tout ça, peste Rene en pointant l’horizon. Ils se sont mis en tête de construire d’immenses barrages pour fournir de l’électricité aux mines qui se trouvent dans le nord du pays, à des milliers de kilomètres d’ici. Ils prétendent qu’on va s’enrichir. Mais nous, on n’en veut pas de leur modèle de développement. On veut continuer à vivre comme nos pères et nos grands-pères.» Sur quoi Rene siffle d’un coup sec entre ses dents pour faire accourir ses deux chiens, puis éperonne sa monture pour reprendre la route.

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