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[mks_one_half]La scie à chaîne dans une main, le bidon d’essence dans l’autre, son matériel scientifique sur le dos, Hubert Morin saute de l’hydravion qui vient de se poser sur un petit lac sans nom et met le cap vers la forêt. Le biologiste, directeur du Centre de recherche sur la Boréalie (CREB), accompagné d’étudiants et de techniciens de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), tente de garder l’équilibre en progressant sur la rive jonchée de branches et de roseaux.[/mks_one_half]
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Nous sommes très loin au nord de Saguenay, au-delà du 52e parallèle, en pleine forêt boréale. Aucune route ne vient jusqu’ici et les mouches noires en nuées dégustent de l’humain, probablement pour la première fois. Les valeureux chercheurs avancent maintenant laborieusement dans une forêt dense, leur progression sans cesse entravée par des arbres couchés et des bosquets impossibles à enjamber. Ici, la forêt «fermée» porte bien son nom. La mission des scientifiques: prendre des mesures, couper quelques arbres et ramener des échantillons de bois. De retour au laboratoire, les rondelles de troncs d’épinette livreront de précieuses informations sur la croissance des arbres.
C’est ainsi, expédition après expédition, que les scientifiques québécois ont pu connaître mieux que jamais, mieux qu’au temps des bûcherons et des draveurs, la forêt du Nord. Et elle leur semble plus résistante qu’ils ne l’avaient cru.