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03 avril 2013
Temps de lecture : 2 minutes

La fin des grands barrages

Ceux qui se désolent de voir les majestueuses rivières du Nord québécois harnachées pourraient dire merci au gaz de schiste. Son irrup­tion sur la scène éner­gétique états-unienne a fait chuter de façon spectaculaire le prix de l’électricité sur les marchés d’exportation, changeant complètement la donne en Amérique du Nord. Assez pour remettre en question les projets d’exportation d’Hydro-Québec.

La baisse du prix du gaz a entraîné un effet domino sur l’ensemble du marché énergétique chez nos voisins du sud. «Le gaz naturel permet maintenant de produire autour de 25% de l’électricité produite aux États-Unis dans les centrales thermiques», précise Jean-Thomas Bernard, spécialiste en énergie et professeur au département de science économique à l’Université d’Ottawa.


Cela affecte bien sûr l’hydroélectricité québécoise, en modifiant le prix que les États-Unis sont prêts à payer pour notre électricité. Entre 2006 et la fin de 2012, rapporte l’économiste, les montants obtenus pour le kilowattheure (kWh) ont dégringolé d’environ 10 ¢, à 2,7 ¢! «En comparaison, un projet comme la Romaine produit l’électricité à environ 6,5 ¢ le KWh, selon la comptabilité d’Hydro-Québec.» L’absence de rentabilité est évidente.
«Personne ne l’a vu venir, dit Pierre-Olivier Pineau, analyste en politique énergétique et professeur agrégé de l’École des hautes études commerciales de Montréal (HEC).

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