Des villes à échelle humaine… Ce concept, qui occupe les urbanistes depuis des décennies, est au cœur du plus récent ouvrage de Jan Gehl, un architecte danois qui compte une cinquantaine d’années d’expérience.
Le professeur Gérard Beaudet a analysé son livre.
D’entrée de jeu, on doit souligner que le titre de la version française – Cities for People est d’abord paru en anglais –, peut porter à confusion, dans la mesure où il suggère, à ceux que les cités et les vastes métropoles horripilent, un préjugé favorable envers les petites villes.
Or, il n’en est rien. Jan Gehl puise ses exemples, positifs et négatifs, dans des agglomérations de toutes tailles. L’échelle dont il est question n’est donc pas celle de la ville prise comme un tout, mais celle de ses composantes. C’est-à-dire que le point de vue adopté par l’architecte fait référence à ce qu’il qualifie d’échelle humaine des aménagements de l’espace public.
Gehl ne se réclame pas du «Nouvel urbanisme», quoiqu’il adopte une position faisant écho aux principes défendus par les chantres de ce mouvement des années 1980. Plusieurs passages critiques expriment en outre des réserves certaines par rapport à l’urbanisme hérité des conceptions modernistes des années 1920 et qui ont prévalu presque sans partage dans les décennies ayant suivi la Deuxième Guerre mondiale.