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15 février 2018
Temps de lecture : 4 minutes

La deuxième vie de nos excréments

Illustration: Sébastien Thibault

On pourrait croire que les selles humaines, dès qu’elles sont évacuées, n’ont plus aucune utilité. Or des chercheurs s’évertuent à réutiliser cette matière brune, loin d’être synonyme de déchet. 

« Tout l’engrais humain et animal que le monde perd, rendu à la terre au lieu d’être jeté à l’eau, suffirait à nourrir le monde », écrivait Victor Hugo en 1862, saisissant déjà tout le potentiel de nos déjections qui, 150 ans plus tard, pèsent lourd dans la balance environnementale. Selon certaines estimations, l’espèce humaine produit annuellement 300 à 800 millions de tonnes de fèces. De quoi remplir au moins 120 stades olympiques ! Traitée comme un rebut, toute cette matière fécale finit au mieux dans les égouts et les fosses septiques et, au pire, dans des lieux ouverts. En effet, selon les Nations unies, près de 1 milliard de personnes défèquent chaque jour en plein air, contribuant à la propagation de maladies mortelles.

Nos étrons, sous leurs airs nauséabonds et répugnants, constituent une ressource sous-exploitée. « On doit arrêter de voir les excréments comme un déchet. C’est une source d’énergie gratuite beaucoup plus verte que le pétrole », indique d’emblée Catherine Bourgault, doctorante en génie des eaux à l’Université Laval, à Québec, qui se spécialise dans la biodégradation des matières fécales.

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