Que faire quand une étude de bonne qualité vient en contredire d’autres (et même des méta-analyses) tout aussi bonnes ? En décembre 2017, la diffusion de résultats préliminaires sur l’acupuncture a pris une tournure particulièrement « épineuse », c’est le cas de le dire.
Oncologiste à l’université Columbia, Dawn Hershman a alors présenté les résultats d’un des plus vastes essais cliniques sur l’acupuncture au Symposium sur le cancer du sein de San Antonio. En tout, 226 femmes atteintes d’un cancer du sein de stade précoce ont participé à l’étude, recevant soit des traitements d’acupuncture, soit des séances de « fausse acupuncture » (aiguilles insérées aléatoirement et moins profondément dans la peau), soit rien du tout.
Le but : vérifier si cette médecine traditionnelle chinoise réduit la douleur chez les femmes ayant un cancer du sein, traitées par des médicaments hormonaux, les inhibiteurs de l’aromatase. Bien qu’efficaces, ces médicaments causent très souvent des douleurs articulaires que Mme Hershman cherche à atténuer autrement que par les antidouleurs. Ceux-ci peuvent s’avérer toxiques et entraîner une dépendance.
Dans son essai clinique, la chercheuse a trouvé que l’acupuncture réduisait la « pire douleur » de 1 point en moyenne sur une échelle de 10 par rapport à la fausse acupuncture et à l’absence de traitement.