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Si l’Arctique est un baromètre, les peuples autochtones eux, sont « comme des sentinelles postées au sommet du monde, voyant venir le danger et sonnant l’alarme, prévenant l’humanité avant que n’arrive le désastre », écrit Sheila Watt-Cloutier dans son bouleversant essai Le droit au froid .
L’auteure est considérée comme l’une des plus influentes défenseuses de l’environnement et des droits de la personne; elle a même été pressentie pour un prix Nobel en 2007. Son livre, enfin paru en version française, est un puissant plaidoyer en faveur de la lutte contre les changements climatiques et la protection des droits de l’homme. « Sans la jouissance d’un climat stable et sécuritaire, les peuples ne peuvent exercer leurs droits économiques, sociaux et culturels. Pour les Inuits, comme pour tout le monde, c’est ce que j’appelle le “droit au froid” », lit-on.
À travers son récit personnel, Sheila Watt-Cloutier aborde une autre grande histoire, celle de son peuple. Élevée sur la banquise par sa mère et sa grand-mère, elle a passé les 10 premières années de sa vie à se déplacer en traîneau à chiens dans la blancheur du territoire du Nunavik. La jeune Inuite est ensuite envoyée dans un pensionnat au Manitoba, où elle découvre les Beatles, le basketball et les minijupes.