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16 mai 2019
Temps de lecture : 2 minutes

CRISPR: les deux pieds sur le frein

Illustration: Vigg

Avons-nous besoin d’un moratoire mondial sur l’édition génétique de l’être humain?

L’idée de changer le génome non seulement d’un individu, mais aussi de générations futures relevait de la science-fiction il n’y a pas si longtemps. Or, elle est maintenant à nos portes, ce qui amène bien des chercheurs et éthiciens à appliquer les freins. Avons-nous besoin d’un moratoire mondial sur l’édition génétique de l’être humain?

C’est la technique CRISPR-Cas9 qui nous a menés au point où nous en sommes parce qu’elle permet de modifier l’ADN (humain ou autre) avec une précision inédite. Et c’est un chercheur chinois, He Jiankui, qui a mis le feu aux poudres à l’automne 2018, lorsqu’il a annoncé avoir modifié le génome de deux bébés humains afin de désactiver un gène, le dénommé CCR5, d’une manière qui devrait les protéger contre le VIH.

Depuis, les chercheurs sont divisés. Les uns demandent un moratoire mondial sur l’édition génétique héritable. Les autres craignent que le mot moratoire vienne cimenter les inquiétudes existantes et qu’une fois adoptée une interdiction soit difficile à lever ce qui nuirait à la recherche et aux applications bénéfiques de CRISPR. Même les deux «mères» de la technologie sont en désaccord sur ce point : la Française Emmanuelle Charpentier a cosigné une lettre ouverte publiée en mars dernier dans Nature

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