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03 décembre 2019
Temps de lecture : 4 minutes

Les glaciers se meurent

Au centre de la photo, on aperçoit le massif du Vignemale où se situe le glacier d’Ossoue, qui fond à vue d’œil. Photo: Maxime Bilodeau

Sur les toits du monde, les géants des glaces ont la fièvre. À moins d’un virage climatique à 180 degrés, la majorité d’entre eux seront relégués aux oubliettes d’ici quelques décennies.

Ce n’est pas tous les jours qu’on se rend au chevet d’un mourant. Encore moins en bottes de randonnée. En ce début juin, atteindre le massif du Vignemale, lieu de résidence du malportant, est tout sauf une sinécure. Du village français de Gavarnie, on doit s’engager dans une longue vallée glaciaire afin de rejoindre le sentier qui traverse la chaîne des Pyrénées.

La neige est encore bien présente à ce moment-ci de l’année ; il faut d’ailleurs franchir quelques névés par des passages parfois vertigineux. Deux heures (et quelques belles frousses) plus tard, le glacier d’Ossoue, deuxième en importance de la chaîne de montagnes, paraît enfin.

Au premier coup d’œil, le bougre n’a pas si mauvaise mine. Pourtant, ce vestige de la dernière glaciation qui a recouvert l’Europe froide, ensuite pour constater l’ablation, il y a plus de 10 000 ans est condamné par le réchauffement climatique, constate-t-on avec tristesse une fois atteint le refuge de Bayssellance, assis à 2 654 m d’altitude.

« Au début des années 2000, on prévoyait sa disparition d’ici 50 ans, raconte, dans son accent chantant du Sud, Pierre Lafont, qui gère le refuge de mai à octobre.

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