Plastiques biodégradables, compostables, biosourcés : ces nouveaux matériaux ont meilleure presse, mais leurs vertus écologiques laissent parfois à désirer.
L’usine de Bosk a de quoi faire pâlir d’envie bien des patrons. Ici, la main-d’œuvre a toutes les qualités : peu chère, efficace, discrète, elle ne connaît ni l’absentéisme ni les revendications syndicales. Car les ouvriers sont en fait des bactéries : elles sont des milliards à s’affairer dans de grandes cuves en inox pour fabriquer le plastique de demain.
Nous sommes dans l’une des usines-laboratoires de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) à Québec, devant trois «bioréacteurs» de 2 000 L reliés par un enchevêtrement de tuyaux en métal. C’est dans cette installation que l’entreprise Bosk rode son procédé de production avant de bâtir une usine à plus grande échelle au courant de l’année 2020. Son produit phare : le PHA (pour « polyhydroxyalkanoate »), un polymère bactérien qui constitue un excellent substitut de nombreux plastiques traditionnels.
« Le PHA est entièrement compostable. C’est un des rares plastiques à se dégrader rapidement dans différents milieux naturels, comme le sol ou les océans », indique avec enthousiasme Laurence Boudreault, directrice générale de Bosk Bioproduits.