Anne Lafay cherche à faciliter la vie des jeunes enfants atteints d’un trouble d’apprentissage des mathématiques.
Dire que la société voue un non-amour aux mathématiques serait un euphémisme. De toutes les matières scolaires, les mathématiques sont peut-être celle qui provoque le plus d’anxiété et souffre le plus de préjugés : les mathématiques sont forcément difficiles, les garçons les maîtrisent mieux que les filles, il existe quelque chose comme une «bosse des maths»…
Cette aversion collective pour les équations a pour conséquence de banaliser les difficultés en mathématiques, tout particulièrement les difficultés d’apprentissage, regrette Anne Lafay , chercheuse postdoctorale au Département des sciences de l’éducation de l’Université Concordia. « On leur accorde bien moins d’attention qu’au trouble d’apprentissage de la lecture par exemple. Pourtant, si la dyslexie est bien reconnue, la dyscalculie existe aussi », souligne la lauréate d’une des 70 bourses Banting décernées annuellement par le gouvernement du Canada, qui s’accompagne d’un financement de 70 000 $ durant deux années consécutives.
Le trouble d’apprentissage des mathématiques, ou dyscalculie , se traduit par une réelle difficulté à comprendre ce que représentent les nombres et les quantités. On estime qu’il touche de 1 à 10 % des enfants. Anne Lafay s’intéresse tout particulièrement à la dyscalculie développementale, qui se manifeste chez de jeunes enfants dans un contexte d’apprentissage.