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Au Canada, le tiers des examens et traitements médicaux prescrits sont potentiellement inutiles. Les conséquences ne sont pas banales, comme nous le rappelle notre chroniqueuse.
Un septuagénaire est hospitalisé et sa fille, inquiète, est à son chevet. Il souffre d’une pneumonie, diagnostiquée au service des urgences. Les antibiotiques coulent dans ses veines depuis 24 heures. Il va un peu mieux, mais est toujours somnolent. J’explique à sa fille quelles sont les prochaines étapes. Je m’apprête à quitter la chambre, mais elle m’interpelle : « Docteure ! Vous ne pensez pas que ce serait une bonne idée de lui faire un scan de partout pendant qu’il est à l’hôpital ? Et si jamais mon père avait un cancer ? »
Je me rappelle avoir balbutié quelques mots dans le cadre de porte, insistant sur le fait qu’il fallait d’abord bien guérir l’infection, puis je suis vite passée au prochain patient. Avec le recul, je me rends compte que j’aurais dû prendre le temps de lui répondre clairement.
J’aurais commencé par expliquer qu’en général, en médecine, mieux vaut prévenir que guérir. C’est pourquoi de nombreux tests ont été mis au point au fil des années pour détecter les maladies mortelles − en l’occurrence, un cancer − à un stade où il est encore possible de les traiter.