Que cherchez-vous ?

Publicité
01 avril 2021

COVID-19: une épidémie de chiffres

Illustration: Vigg

À ma connaissance, on ne s’est jamais autant intéressé aux statistiques que pendant la pandémie de COVID-19. Y a-t-il eu plus de cas ici qu’ailleurs ? Plus de morts par million d’habitants ? Si l’on normalise pour annuler l’effet du vieillissement de la population, est-ce que c’est toujours pire chez nous qu’ailleurs ? Et si l’on compte juste les cas et les décès dans les CHSLD ? Cet intérêt se comprend aisément, puisqu’il s’agit de la pire crise sanitaire qu’on a connue depuis longtemps. Mais plus le temps passe, et moins je sais s’il faut en rire ou en pleurer.

Car les chiffres donnent une impression (parfois trompeuse) d’objectivité et de rigueur. Si une statistique appuie une idée, alors on se dit intuitivement qu’elle doit être vraie, voire incontestable. Car qui, sinon des esprits réfractaires aux lumières de la science, oserait contredire des faits chiffrés ? Personne de sensé, se dit-on. Et c’est ainsi qu’on a fait dire beaucoup, beaucoup de choses aux statistiques pendant la pandémie.

Un des meilleurs exemples qui soient est le nombre de décès dus à la COVID-19. Dans les médias, sur les réseaux sociaux et même parmi certains chercheurs, on y a vu un indicateur permettant de savoir si les décisions du gouvernement de François Legault étaient les bonnes. Les décès ont été plus nombreux au Québec qu’ailleurs ?

Publicité