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Chaque jour, Montréal relâche des milliards de litres d’eaux usées dans le fleuve. Comment réagit la faune aquatique? Des perchaudes témoignent.
La perchaude est une battante. Les variations de pH et de température de l’eau ne lui font pas peur, pas plus que les polluants, dans lesquels elle sait vivre. Voilà qui en fait un modèle intéressant pour étudier l’effet des rejets d’eaux usées sur les poissons : son corps accumule des indices instructifs pour les scientifiques.
Une équipe de chercheurs canadiens a ainsi déposé des cages contenant une centaine de perchaudes à quatre kilomètres en aval du rejet de Montréal (près des îles Robinet, situées vis-à-vis de Repentigny), ainsi qu’une autre centaine hors de la trajectoire des eaux usées aux fins de comparaison (à proximité de l’île aux Canards, près de Pointe-aux-Trembles). Cette technique à mi-chemin entre les études de laboratoire et les études sur les animaux sauvages gagne en popularité dans le milieu de la recherche. « Bien que l’animal soit limité dans ses déplacements, la technique des cages in situ simule mieux ce qui se passe dans la nature », explique Michel Amery Defo, qui était chercheur postdoctoral à Environnement et Changement climatique Canada lors de l’expérimentation.
Si les eaux usées relâchées par Montréal reçoivent un traitement primaire en usine, elles n’en demeurent pas moins une soupe inquiétante.