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21 janvier 2022

A-t-on besoin d’une police scientifique?

Illustration: Vigg

Quand viendra le temps de tirer des leçons de la pandémie de COVID-19, il faudra se demander si le système d’autosurveillance de la science a suffi à la tâche ou s’il ne vaudrait pas mieux se doter d’une sorte de « police de la recherche », voire changer le système en profondeur. Car si la science a été épargnée par ce travail de réflexion jusqu’à maintenant, ne serait-ce que pour avoir trouvé des vaccins efficaces en un temps record, elle n’en a pas moins manifesté certains signes inquiétants.

Prenons seulement l’« affaire Bik-Raoult » . Au début de l’année 2020, quand le médecin français Didier Raoult a publié sa fameuse étude prétendant que l’hydroxychloroquine, un médicament antipaludique, était efficace contre la COVID-19, la microbiologiste néerlandaise et spécialiste de l’intégrité scientifique Elizabeth Bik a dénoncé un conflit d’intérêts (un des coauteurs était éditeur de la revue où l’étude a été publiée, New Microbes and New Infections ) et de graves lacunes méthodologiques, qui se sont avérées entièrement fondées. Mais cela a valu à M me Bik une poursuite ainsi qu’une campagne de cyberharcèlement de la part de certains membres de l’équipe du D r Raoult − qui se poursuit encore aujourd’hui −, en plus de menaces de mort.

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