Image: Wikimedia Commons
Il y a de ces décisions, parfois, qui vous font vous gratter la tête jusqu’à vous rendre chauve tant elles semblent dépourvues de toute logique. Celle de «tirer la plogue» sur le programme de détection du SRAS-CoV-2 dans les eaux d’égout, comme le Québec l’a fait en décembre dernier, me semble appartenir à cette catégorie.
La COVID-19, rappelons-le, a beau être une infection pulmonaire, environ la moitié de ceux qui l’attrapent vont excréter le virus (ou des morceaux du virus) en déféquant. Les méthodes de «lecture» des gènes sont de nos jours tellement sensibles qu’elles permettent non seulement de détecter le virus dans les eaux d’égout, mais aussi d’en mesurer l’abondance. Cela n’est pas facile à faire, il y a divers obstacles techniques à contourner, mais le jeu en vaut la chandelle : les eaux usées donnent une mesure objective de la progression du virus au sein d’une communauté, contrairement au dépistage par tests PCR, dont les résultats peuvent être faussés par l’intensité variable des efforts de détection ou par la collaboration, elle aussi variable, de la population (qui peut devenir moins encline à se faire tester).