Illustration: Vigg
Les études à propos du surdiagnostic du cancer du sein disent beaucoup de choses différentes. Qu’en est-il vraiment?
Au Québec, toutes les femmes de 50 à 69 ans sont invitées à passer une mammographie tous les deux ans pour des raisons aussi bonnes qu’évidentes : cela permet de détecter les cancers du sein avant l’apparition de symptômes, et la détection hâtive augmente beaucoup les chances de survie. Mais les programmes de dépistage massif comme celui du Québec sont contestés depuis plusieurs années parce qu’ils ont tous le même « effet secondaire » : le surdiagnostic, soit la détection et le traitement de cancers qui n’auraient jamais progressé assez pour menacer la santé ou la vie des patientes.
Le surdiagnostic crée beaucoup de stress inutile, en plus d’enclencher d’autres interventions comme des biopsies, qui viennent avec des risques de complications (faibles, mais non nuls). Il est donc important de bien le mesurer pour savoir si ces programmes font plus de bien que de mal. Pas étonnant, donc, qu’une multitude d’études se soient penchées là-dessus. Que disent-elles ?
Un enjeu important
C’est là que le bât blesse : elles disent beaucoup de choses différentes. Une revue de littérature parue en 2016 dans Cancer Biology and Medicine avait révélé des taux de surdiagnostics qui se situaient n’importe où entre 0 et… 76 % !