Image: Hush Naidoo Jade Photography/Unsplash
La chirurgie et la médecine ont longtemps été séparées dans l’histoire de la médecine. Aujourd’hui, les spécialistes et les médecins travaillent mieux ensemble nous explique la D re Alexandra S. Arbour.
Retour en arrière de quelques années, dans un hôpital de Montréal. Au petit matin, la jeune stagiaire que je suis s’apprête à faire la tournée des patientes et patients opérés la veille. L’un d’entre eux, monsieur Gagnon, 54 ans, se remet d’une intervention chirurgicale importante. En raison d’un cancer, on lui a enlevé, il y a quelques heures à peine, une partie de son pancréas et de son duodénum, sa vésicule biliaire et un bout d’estomac – une procédure appelée « opération de Whipple », en l’honneur du chirurgien qui l’a inventée au début des années 1930. De multiples drains sortent de son ventre, il a une sonde urinaire, et deux intraveineuses libèrent dans son corps du soluté goutte à goutte.
On l’imagine amoché… Encore nauséeux ou assommé par le cocktail de l’anesthésiste. Souffrant le martyre à cause de toutes les entailles qui ont dû être faites dans sa chair. En bonne élève, j’avais bien étudié les complications possibles de cette intervention chirurgicale parmi les plus risquées qui soient : infection, douleur, difficultés digestives, retour en salle d’opération, et j’en passe.
Mais monsieur Gagnon est serein. Étrange, me dis-je.