À 30 minutes de Québec, Lac-Beauport est un secteur en pleine expansion, ce qui pourrait compromettre la prise d’eau potable de la capitale nationale. Photo: Agiro
Le Québec connaît encore mal ses ressources en eau souterraine, cette eau qui circule sous nos pieds et qui abreuve une personne sur cinq dans la province. Avec la croissance de certaines villes et le réchauffement climatique, allons-nous manquer d’eau ?
« Voici le petit bijou », dit Antoine Picard, doctorant à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), en ouvrant la grosse mallette posée sur la banquette arrière de la minifourgonnette. Au centre trône un enchevêtrement de boutons, de tubes de plastique et de gros cylindres d’acier. L’appareil – un spectromètre de masse – analysera en temps réel la composition chimique de l’eau de la rivière Jaune, petit affluent de la rivière Saint-Charles.

Prise d’échantillon d’eau. Un filtre (l’embout jaune) retire les particules en suspension qui pourraient fausser certaines mesures. Photo: Renaud Philippe
En cette matinée de fin d’hiver, nous sommes garés sur un pont de Lac-Beauport, à une trentaine de minutes de voiture au nord de Québec. De nombreux véhicules et quelques piétons nous contournent. Penchés par-dessus le parapet, deux collègues d’Antoine Picard font descendre la pompe submersible dans l’eau. Cela permettra de remplir plusieurs bouteilles d’échantillonnage et d’alimenter le spectromètre, resté dans l’auto.