Photographie: Donald Robitaille/OSA
L’étau se resserre sur les « polluants éternels ». Longtemps vues comme un prodige du génie humain, les quelque 12 000 molécules de la grande famille des PFAS sont maintenant critiquées pour leurs effets sur la santé et leur persistance dans l’environnement. Arrivera-t-on à s’en passer ?
C’est une famille de milliers de molécules chimiques exceptionnelles, aux propriétés extraordinaires : stables à la chaleur, insensibles à la corrosion, imperméables, antiadhésives, antitaches… D’abord mises au point dans les années 1940, les PFAS sont si polyvalentes qu’elles sont devenues les chouchoutes d’une multitude d’industries.
Teflon, Gore-Tex, Scotchgard… On trouve des PFAS dans nos manteaux de plein air, nos poêles antiadhésives, nos tapis et l’emballage de notre hamburger. Mais aussi dans des produits de première importance : des joints de caoutchouc utilisés en aéronautique aux revêtements lisses des cathéters médicaux, en passant par les mousses extinctrices pour combattre les feux d’hydro-carbures. Le hic ? Comme bien d’autres, « ces molécules archiperformantes ont été développées sans qu’on pense à ce qu’elles deviendraient une fois dans l’environnement », déplore Benoit Barbeau, professeur en génie de l’environnement à Polytechnique Montréal et cotitulaire de la Chaire industrielle en eau potable. Et sans qu’on se doute de leurs effets sur la santé humaine.
Le sigle anglais PFAS désigne les « substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées ».