Un tunnelier à Chiomonte, en Italie. Photo: TELT
Le tunnel ferroviaire en construction dans les montagnes entre la France et l’Italie est aussi ambitieux que controversé. Un cas d’étude parfait pour les spécialistes des mégaprojets ! Notre journaliste a visité le chantier.
À plus de 500 m sous terre flotte une odeur piquante, âcre, caractéristique de l’ammoniac. Pas de doute : des explosifs de type TNT viennent de détoner sur ce chantier du tunnel de base du mont Cenis. Ce massif des Alpes du Nord chevauche la France et l’Italie et constitue, depuis toujours, une barrière naturelle entre les deux pays.
Au fond d’une cavité, des ouvriers et ouvrières s’affairent à enlever des déblais du front d’excavation. « On avance comme ça, mètre par mètre, depuis des mois », une charge d’explosif à la fois, me raconte Davide Gallina, gestionnaire de projet pour Tunnel Euralpin Lyon-Turin (TELT), le promoteur public binational chargé de la réalisation de l’ouvrage.
Le groupe devant nous ne construit même pas encore le tunnel, mais plutôt les cavernes techniques qui serviront au montage des tunneliers, des monstres de 2400 tonnes équipés d’une gigantesque roue de coupe et conçus pour gober de la roche. Grâce à ces machines d’une puissance égale à huit moteurs de Formule 1, la vitesse d’excavation sera d’environ 15 à 20 mètres par jour.
