Peut-on prédire six mois à l’avance un épisode de sécheresse ou une inondation dans une communauté rurale ? C’est le défi que relève une équipe cubaine.
Adalberto Martinez caresse un rêve depuis des années : produire des fruits et des légumes. Mais les freins sont nombreux : l’impossibilité d’importer des pesticides en raison de l’embargo américain, la pénurie d’essence, la quasi-inexistence de puits et de machinerie agricole et, surtout, l’imprévisibilité croissante des précipitations.
L’ingénieur en agronomie a plutôt planté de l’aloès, sur les quatre hectares qu’il laboure. « Cette plante demande peu d’eau et est très recherchée dans l’industrie pharmaceutique. Mais ça ne nourrit pas les Cubains ! Les changements climatiques compliquent la vie des agriculteurs. En période sèche, on se retrouve avec des inondations qui gâchent nos récoltes et, en pleine saison des pluies, on subit de grands épisodes de sécheresse », raconte M. Martinez, qui fait partie d’une coopérative de 500 agriculteurs dans la province de Matanzas, l’une des régions les plus touchées par les épisodes récents de sécheresse à Cuba.
Mais cette année, Adalberto Martinez a décidé de prendre un risque en plantant aux côtés de ses énormes aloès des haricots noirs, très appréciés de la population. Les pénuries de cette légumineuse sont fréquentes sur l’île en raison de la faible production nationale.