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06 juin 2024
Temps de lecture : 4 minutes

Le pergélisol dans l’angle mort de la modélisation climatique

Lorsqu’il dégèle, le pergélisol forme des mares de thermokarst, visibles ici au Yukon. Elles émettent d’importantes quantités de gaz à effet de serre. Photo: Shutterstock

Les projections climatiques sous-estiment un élément majeur : le dégel du pergélisol. Pourquoi ?

C’est une réalité implacable : plus les températures augmentent, plus le pergélisol dégèle, et plus il libère de gaz à effet de serre… Ce cercle vicieux, souvent qualifié de « bombe à retardement », demeure l’une des plus grandes incertitudes des projections climatiques. En effet, les modèles utilisés pour simuler l’évolution du climat n’arrivent pas à intégrer ce phénomène dans les calculs. Les zones de pergélisol, qui contiennent une couche de sol perpétuellement gelée, représentent pourtant 20 % des terres émergées et renferment deux fois plus de carbone que l’atmosphère. Ainsi, la quantité de CO 2 et de méthane potentiellement libérée avant la fin du 21 e siècle est substantielle : le projet de recherche Permafrost Pathways estime que cela représenterait l’équivalent de 110 à 550 gigatonnes de CO 2 . C’est comme si les émissions de carbone d’un grand pays industrialisé n’étaient pas comptabilisées dans les scénarios climatiques !

Pour attirer l’attention sur ce problème, un groupe de scientifiques a publié un cri d’alarme dans la revue Nature Climate Change en début d’année. « Les modèles sont le seul outil dont nous disposons pour prévoir le climat futur, ce qui est indispensable pour éclairer les décisions politiques », souligne l’autrice principale de l’article, Christina Schädel.

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