Ces fascinantes bestioles naissent, meurent et se reproduisent avec grâce et ingéniosité. Sans oublier de nous piquer …
Au-dessus du plan d’eau stagnante, une femelle Culex pipiens pond sans relâche une centaine de petits œufs blancs allongés. Elle les aligne patiemment pour former de minuscules radeaux, qui flotteront à la surface jusqu’à l’éclosion. Au contact de l’air, ces derniers durcissent et brunissent, devenant quasiment inaltérables. Si la température descend sous 5 °C avant leur éclosion, comme c’est souvent le cas en région tempérée, les œufs entrent en diapause. Dans cet état où leur développement est suspendu, les embryons attendent que les températures printanières réchauffent l’eau dans laquelle ils baignent.
Enfin, un beau jour de mai, alors que brille le soleil, que les pissenlits sont sortis et que les carpes frayent, l’eau des mares et marais atteint le seuil critique de 11 °C à 18 °C (pour certaines espèces hâtives et pour les mouches noires, ce seuil se situe plutôt autour de 4 °C à 6 °C) nécessaire à la reprise de l’évolution des œufs en dormance.
Comme si elles attendaient le signal, les larves d’une même portée s’extirpent presque simultanément de l’enveloppe et percent aussitôt la surface de l’eau à l’aide du siphon, la structure qui leur permet de respirer pendant leurs deux premiers stades de développement aquatique.