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07 janvier 2021
Temps de lecture : 2 minutes

Cessons de banaliser la consommation d’alcool

Image: Shutterstock

Notre chroniqueuse a soigné bien des patients victimes des ravages de l’alcool. Selon elle, il est urgent d’encourager une consommation à faible risque.

On n’oublie jamais son premier « mort ». Première semaine de mon premier stage à l’hôpital. Un père de famille dans la jeune quarantaine, d’origine indienne, entrepreneur en électronique. Il en était à sa cinquième hospitalisation en un an pour la même raison : hépatite alcoolique. Chaque fois, on lui donnait son congé en lui disant que l’alcool finirait par le tuer s’il n’y renonçait pas. Ce qui devait arriver arriva. Après une période d’abstinence, il a recommencé à boire. Il est revenu à l’hôpital et n’en est jamais ressorti.

Le soir venu, j’ai eu besoin de décompresser. Je suis allée chez une amie, qui a débouché un sauvignon blanc pour l’occasion. En sirotant mon vin, l’idée que l’alcool − substance omniprésente et banalisée − n’était peut-être pas si inoffensif m’a frappée de plein fouet. Contradiction, vous dites ?

Cette pensée m’a ensuite accompagnée dans mes premières années de résidence au Centre hospitalier de l’Université de Montréal, le plus grand centre de greffe hépatique de la province. Prendre soin de patients victimes des ravages de l’alcool constituait alors l’essentiel de mes journées et de mes nuits…

Bien que j’aie certainement eu un biais d’observation, mon impression n’était pas complètement erronée.

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