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24 mai 2021
Temps de lecture : 2 minutes

Enseigner l’empathie aux futurs médecins

Image: Shutterbug75/Pixabay

Il faut confronter les aspirants médecins à la détresse humaine le plus tôt possible dans leur parcours, pendant qu’ils ont encore le cœur tendre, estime notre chroniqueuse.

Au début de ma formation, il m’arrivait souvent de pleurer quand je rentrais chez moi à la fin de la journée. La première fois, c’était en stage de soins palliatifs. J’avais fait la rencontre d’un patient sur son lit de mort, seul au monde, qui m’avait demandé de lui tenir la main. Ça m’avait arraché le cœur. Je me souviens aussi d’une famille éplorée au chevet de sa matriarche, dans le coma après un AVC massif qui, au bout du compte, lui a été fatal. Je pensais naïvement que je ne m’habituerais jamais à ces choses-là… Une dizaine d’années plus tard, force est de constater que j’avais tort.

Suis-je normale ? Hélas, oui. On sait que l’empathie décline fortement après trois ans d’études médicales. À mesure que l’expérience s’acquiert, on découvre qu’il existe une certaine tension entre la sensibilité requise pour qu’un patient se sente accueilli et le détachement nécessaire pour bien le traiter. Imaginez si un chirurgien souffrait à chaque incision par solidarité pendant qu’il vous opère ! À l’inverse, imaginez celui qui vous annoncerait, stoïque, que vous avez un cancer et qu’il ne vous reste que trois mois à vivre.

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