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La féminisation de la médecine ne laisse personne indifférent. Pourquoi?
Un patient qui sort du bloc opératoire est amené au pas de course à l’unité des soins intensifs. Autour de sa civière, c’est la cohue. Tous s’affairent et parlent en même temps : infirmières, inhalothérapeute, anesthésiste. Une jeune intensiviste, enceinte de sept mois, tente de se frayer un chemin près du malade, malgré son gros ventre. Le chirurgien, médecin d’expérience, l’arrête et lui lance : « Ah ! les jeunes femmes ! Vous pensez que vous pouvez tout avoir. Eh bien, ma petite, sache que tu ne seras ni un bon médecin ni une bonne mère. »
Ce scénario digne des années 1950, vécu par une de mes collègues, s’est pourtant déroulé dans un hôpital près de chez vous il y a moins de cinq ans. La réaction de l’équipe médicale autour ? Certains ont baissé les yeux, d’autres y sont allés d’un rire discret. Beau malaise…
N’en déplaise à ce chirurgien, la féminisation de la médecine est bien entamée, et ce, depuis belle lurette. Au Québec, les premières femmes ont été admises sur les bancs de la Faculté de médecine de l’Université McGill en 1918. Il aura fallu un siècle avant que la parité hommes-femmes soit atteinte dans la profession. Selon les données du Collège des médecins du Québec