Photo: Sylvie Cadieux
Chef de services des soins intensifs de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, le D r François Marquis a vu le pire comme le meilleur au cours des premières semaines de la crise historique de la COVID-19: le courage, la solidarité, le dévouement, la panique, l’égoïsme, les petites mesquineries, la souffrance, la mort… Pour Québec Science , il a accepté de documenter les bouleversements de son quotidien. Voici son carnet de bord.
Dimanche 5 avril
C’est dimanche et je profite d’un rare congé pour faire des emplettes. J’ai attendu une demi-heure en file pour entrer à l’épicerie. Il y avait des agents de sécurité à l’entrée pour s’assurer qu’on s’était bien badigeonné les mains de liquide antiseptique. Ça avait des relents d’Union soviétique.
À mon retour, j’ai nettoyé mon terrain de toutes les feuilles mortes. C’est le seul de la rue dont l’aspect est encore marécageux. Pas fameux ! Je croyais pouvoir écouter de la musique tout en raclant, mais j’ai plutôt enchaîné les appels avec l’hôpital. On a beau essayer de tout prévoir, cela ne fonctionne pas toujours comme prévu.
On a notamment eu des soucis en ce qui concerne les femmes enceintes. L’hôpital Maisonneuve-Rosemont n’est pas un centre désigné pour les accueillir, mais des premiers cas de futures mères déclarées positives à la COVID-19 ont été admis.