Photo: Sylvie Cadieux
Chef de services des soins intensifs de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, le D r François Marquis a vu le pire comme le meilleur au cours des premières semaines de la crise historique de la COVID-19: le courage, la solidarité, le dévouement, la panique, l’égoïsme, les petites mesquineries, la souffrance, la mort… Pour Québec Science , il a accepté de documenter les bouleversements de son quotidien. Voici son carnet de bord.
Mercredi 18 mars
Quand j’ai compris que la pandémie était vraiment à nos portes, je n’étais même pas à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont. C’était il y a une semaine déjà, le 11 mars. Je me trouvais alors dans un autre hôpital que j’inspectais pour le compte du Collège des médecins du Québec. Mon téléphone est devenu fou : les alertes rentraient à un rythme infernal. Mais qu’est-ce qui se passait ? Les médias voulaient ma réaction aux différentes annonces du gouvernement provincial.
Je savais que le coronavirus était en train de ravager l’Italie, alors que la Chine, si l’on croit ses chiffres, commençait à peine à aller mieux. Mais la situation semblait assez stable au Canada. On préparait donc jusqu’alors nos plans de contingence… Mais d’un coup, Québec a décidé que ça devenait une priorité. Bien qu’on ait été ainsi précipité dans l’urgence, je savais que mon unité était pas mal prête.