Photo: Soccom Project
Rouage fondamental de la machine climatique terrestre, l’océan mondial subit les affres des activités humaines. Pour mieux documenter et prévoir ces transformations, des milliers de robots prennent le pouls des profondeurs.
Ils sont presque 4000 à sonder les flots, comme autant de petits infirmiers relevant à intervalles réguliers les « paramètres vitaux » de l’océan mondial. Les flotteurs-profileurs du programme international Argo, des tubes de 1,5 m de haut qui dérivent avec leurs capteurs au gré des courants, ont révolutionné les connaissances sur l’océan. « Au cours des 20 dernières années, ces flotteurs ont fait plus de mesures que tous les navires de recherche en océanographie de l’histoire réunis ! » s’exclame Blair Greenan, chercheur à Pêches et Océans Canada et à l’Institut océanographique de Bedford, à Halifax.
Ces robots autonomes ont commencé à être déployés en 1999 à l’initiative d’un consortium de plus de 30 pays – dont le Canada – pour collecter en temps réel des données de température et de salinité. « On les déploie au large avec un navire. Ensuite, ils plongent à 1000 m de profondeur grâce à un système hydraulique qui fait varier la flottabilité. Ils dérivent pendant 10 jours, au cours desquels on ne contrôle pas leur trajectoire. Le 10 e jour, ils plongent à 2000 m et acquièrent des données sur toute la remontée.