Photo: Adil Boukind
Qu’arrive-t-il lorsqu’une ville grossit trop vite ? Elle peut s’approcher dangereusement du gouffre environnemental. Bienvenue à Bangalore, mégapole parmi les plus dynamiques du monde qui, pourtant, croule sous le béton et la pollution.
«Avant, ici, il y avait un lac », lance Vernon Douglas, alors que nous roulons à l’est de Bangalore à bord de son véhicule. Autour de nous, le plan d’eau a été remplacé par un dédale de rues où se dressent de petites maisons et des immeubles collés les uns sur les autres. Des politiciens et des Indiens de la classe moyenne y résident. À proximité se trouve une grande artère, rythmée par le bruit incessant des klaxons, où s’entassent des voitures, camions et autopousses à toute heure du jour.
Immense pôle technologique du sud de l’Inde, la ville de Bangalore n’a pas de secret pour cet homme qui y vit depuis sa tendre enfance. Depuis plusieurs années, il constate l’ampleur des problèmes environnementaux qui secouent la mégapole et, plus largement, le pays. « À Bangalore, on construit sans cesse. Ce qui était connu comme une cité-jardin, ce qui était un beau paradis, aujourd’hui, c’est du béton », observe celui qui dirige une organisation non gouvernementale, Global Environs, faisant notamment la promotion de la construction de bâtiments écoresponsables.