La planète est ni plus ni moins en train de basculer dans un nouvel âge géologique. Ce serait la faute à Homo sapiens qui serait ainsi considéré comme une « force géologique ». Le début d’un temps nouveau ?
C’est l’Union internationale des sciences géologiques ( UISG ) et sa Commission internationale de stratigraphie qui devraient décréter, au mois d’août 2016, l’établissement de ce nouvel échelon dans le tableau du temps; une idée qu’avait déjà évoquée, en 1995, le prix Nobel de chimie Paul Crutzen.
Le géologue Michel Lamothe, directeur du département des sciences de la Terre et de l’atmosphère à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), suit de près ce débat. « Le calendrier des temps géologiques est une construction complexe », dit ce spécialiste du Quaternaire. « La détermination des époques se fonde notamment sur des “coupures” importantes, telles que disparition ou apparition d’espèces », explique-t-il. Par exemple, la fin de l’Archéen (il y a 2,5 milliards d’années) correspond à l’émergence des bactéries; l’Orosirien (il y a 2 milliards d’années) a vu apparaître les premiers eucaryotes, des organismes plus complexes dotés d’un noyau cellulaire et porteurs de mitochondries; l’Homérien (il y a 430 millions d’années) a connu l’avènement des premières plantes terrestres; et la fin du Crétacé (il y a 65 millions d’années) correspond à l’extinction des dinosaures.