Photo prise par le chercheur Joe McConnell des glaciers situés non loin de Kangerlussuaq, dans l’ouest du Groenland. Photo: Joe McConnell
Des historiens ont fait appel à des glaciologues pour décrypter l’activité économique de la Rome antique.
On le sait depuis plus de 50 ans maintenant, les glaces de l’Arctique et de l’Antarctique gardent en mémoire les conditions atmosphériques des siècles passés. C’est ainsi qu’on y « voit » les empreintes de la révolution industrielle, de la grande dépression ou encore de l’accident de Tchernobyl. Les glaces peuvent aussi en dire long sur l’histoire des civilisations qui nous ont précédés. À la demande d’historiens, l’équipe de Joe McConnell, glaciologue au Desert Research Institute au Nevada, a mis en évidence les événements marquants de l’Empire romain, en étudiant la teneur en plomb de carottes de glace prélevées au Groenland.
Il y a 3 000 ans, des mines de plomb étaient exploitées aux quatre coins de l’Empire. Les Romains utilisaient ce métal entre autres pour fabriquer les conduites d’eau. Ces mines permettaient aussi d’extraire de l’argent pour pouvoir frapper les pièces de monnaie. En effet, à l’état naturel, ce métal précieux est le plus souvent mélangé au plomb ou au cuivre, dont il est séparé dans des fonderies. Une activité très polluante qui s’est fait sentir jusqu’au Groenland où des particules de plomb se sont échouées pour être piégées dans la glace, année après année.
Elles révèlent aujourd’hui de façon indirecte l’activité économique de la Rome antique.