Pour sortir de la crise climatique, ou plutôt éviter le pire, l’une des voies envisagées consiste à capter le dioxyde de carbone dans l’air et à le renvoyer… sous terre. Une solution controversée.
La ville d’Estevan est la plus ensoleillée du Canada, mais ce n’est pas pour cette raison qu’elle brille à l’étranger. Située dans les plaines poussiéreuses de la Saskatchewan, à 15 km de la frontière américaine, elle est célèbre auprès de ceux qui s’intéressent à l’énergie propre. Pas pour sa filière solaire, non : ironiquement, c’est à sa centrale au charbon que la municipalité doit sa notoriété. En 2014, la centrale de Boundary Dam est devenue la première de la planète à intercepter − du moins en partie − le dioxyde de carbone (CO 2 ) qu’elle produit avant qu’il soit craché par ses cheminées. Purifié et concentré à l’aide de solvants, le CO 2 capté est ensuite séquestré sous terre, où il ne peut contribuer à l’effet de serre. Ni vu ni connu, en somme.
En sept ans, l’installation a ainsi empêché le relâchement de quatre millions de tonnes de CO 2 dans l’atmosphère − ce qui équivaut aux émissions d’un million de voitures pendant un an.