L’écotoxicologue Valérie Langlois. Photo: Louise Bilodeau
Les perturbateurs endocriniens, ces substances qui interfèrent avec notre système hormonal, sont partout. Il est temps que les chercheurs unissent leurs forces pour y faire obstacle, estime Valérie Langlois.
L’écotoxicologue Valérie Langlois travaille « pour la cause ». Elle remue ciel et terre pour faire gonfler les rangs des scientifiques autour d’un projet ambitieux : mieux comprendre et mieux encadrer les perturbateurs endocriniens, ces composés omniprésents dans l’environnement qui brouillent les signaux hormonaux des organismes vivants. Avec sa collègue Isabelle Plante, elle aussi chercheuse à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), elle a fondé en 2020 le Centre intersectoriel d’analyse des perturbateurs endocriniens, le CIAPE , un regroupement international de plus de 150 chercheurs. Le collectif vient de publier 14 synthèses des connaissances sur ces contaminants et leurs effets dans la revue Environmental Research . Un état des lieux indispensable, alors que la notion d’« exposome », soit l’ensemble des polluants auxquels les êtres vivants sont exposés de la conception à la mort, prend de plus en plus d’ampleur en épidémiologie et en biologie.
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Québec Science : Que sont les perturbateurs endocriniens ?
Valérie Langlois : Ce sont des contaminants omniprésents qui peuvent interférer avec le système hormonal des organismes vivants. Ces substances chimiques agissent à tr ès faible dose en mimant l’action des hormones ou en les empêchant de fonctionner.