L’étang aménagé au boisé des Terres Noires est un oasis pour la faune dans la plaine agricole de Lanaudière. Photo: Donald Robitaille
Recréer un écosystème riche et diversifié sur un site dégradé, c’est possible ? Les projets de restauration écologique peuvent-ils vraiment « compenser » la destruction des milieux humides dans le sud du Québec ?
En cette journée chaude et collante de mi-juillet, la douzaine de bénévoles enfile bottes de marche, gants de travail, filet anti-moustiques et lunettes de sécurité. La tâche sera exigeante : l’espace est envahi par le roseau commun, dont il va falloir se débarrasser. Entre les fougères et les bouleaux, les fines tiges beiges se dressent au-dessus de nos têtes, donnant à ce petit boisé du sud du Québec une allure de jungle de bambou.
Nous sommes dans la Réserve naturelle du boisé des Terres Noires , en plaine agricole, à L’Assomption. Dans les années 1970 et 1980, le terrain a été le théâtre de prélèvements illégaux de tourbe et de terre noire, revendues à des fins horticoles, ce qui a perturbé l’écosystème sur les deux tiers de sa superficie. Depuis 2016, d’importants travaux de restauration écologique sont en cours pour rétablir le caractère naturel du site de 37 hectares (45 terrains de football). Des chercheurs en biologie de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et la Fiducie de conservation des écosystèmes de Lanaudière mènent le projet.