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18 février 2015

La bombe pergélisol

Dans le nord du Québec, sous les pattes des lagopèdes et des caribous, se trame une catastrophe.

«Mettez tous les vêtements que vous pouvez ! » Claude Tremblay, gérant des stations du Centre d’études nordiques (CEN) de l’Université Laval, n’a pas l’air de blaguer.

Les bottes de ville ? « Non, ça n’ira pas, vous allez vous geler les pieds même avec trois paires de chaussettes. » Une tuque ? « Une chapka plutôt, avec un bon capuchon par-dessus. » Un jean ? « Surtout pas ! » Nous sommes à Kuujjuarapik, au bord de la baie d’Hudson. Ici, le maître des lieux, c’est le froid. « Et il faut apprendre à vivre avec », ajoute notre hôte.

Autrefois appelé Poste-de-la-Baleine, Kuujjuarapik est aujourd’hui habité par plus de 650 Inuits, Cris et Blancs. C’est aussi une étape obligée pour les scientifiques qui explorent et étudient le monde nordique. Ce fabuleux laboratoire naturel – à condition d’être bien vêtu – est parfait pour observer le pergélisol, c’est-à-dire le sol gelé en permanence, typique de la région. « On constate que les limites des différentes zones de pergélisol sont en train de se déplacer vers le nord », dit Warwick F. Vincent, directeur scientifique du CEN. Même que, plus au sud, le pergélisol a tendance à disparaître.

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