Depuis la fin de 2017, la Chine, le plus grand importateur de plastique au monde, n’achète plus à l’aveugle ces matières provenant de l’étranger. Le pays choisit désormais les catégories de plastique les plus intéressantes, et les quantités sont minimes.
Les conséquences de cette décision sont majeures : la Chine importait environ 45,1% des déchets plastiques mondiaux depuis 1992. C’est ce que révèle une étude publiée aujourd’hui dans Science Advances par des chercheurs américains de l’université de Géorgie, qui ont examiné les données se rapportant aux déchets de plastique, tirées de la United Nations Comtrade Database sur une période de 28 ans (1988 à 2016).
Ainsi, du bac bleu ramassé par le camion de recyclage jusqu’au centre de tri, la plupart des résidus de plastique des pays industrialisés prenaient ensuite la route vers la Chine, qui importait ces déchets. Mais, depuis la mise en application d’une nouvelle réglementation chinoise (National Sword), les pays exportateurs, dont le Canada, ne savent plus quoi faire de ces matières qui s’accumulent dans les centres de recyclage. Selon les chercheurs, les États-Unis et l’Allemagne, par exemple, «exportaient des déchets plastiques vers des pays à faible revenu, comme l’Inde, depuis des décennies, envoyant 70% de leurs plastiques à ces pays en 2016 seulement.»