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16 mai 2019
Temps de lecture : 4 minutes

Ce labo qui recrée les grandes profondeurs marines

Bien que l’étoile de mer Hippasteria phrygiana vive dans les profondeurs, elle arrive à repérer sa nourriture grâce à des yeux situés au bout de chacun de ses bras. Elle peut d’ailleurs retrousser le bout de ses bras à 90° pour agrandir son champ de vision.

Nichée sur une falaise de Terre-Neuve, une équipe recrée les grandes profondeurs marines en laboratoire pour en étudier la faune, qui n’a pas peur du noir. Elle vogue de surprise en surprise.

Guillaume Caulier a du mal à nous montrer la dernière photo d’Henri, classée dans un dossier de son ordinateur; l’émotion est encore vive. «Je prends sur moi!» assure le chercheur postdoctoral de l’Ocean Sciences Centre de l’Université Memorial à Terre-Neuve, situé tout près de Saint John’s.

Le cliché lui rappelle ce jour où Henri, un poulpe recueilli à 450 m de la surface en décembre 2018 au large de la province atlantique, avait disparu de son aquarium. C’était la panique, car «tout le monde s’était pris d’affection pour lui, raconte le Belge d’origine. J’ai finalement compris qu’une étoile de mer l’avait avalé; un petit bout d’Henri sortait de sa bouche». En témoigne la photo du drame, qui a anéanti tout espoir de revoir le poulpe.

Une étoile de mer peut donc manger un poulpe? Voilà une observation rendue possible grâce au laboratoire unique d’Annie Mercier , une Québécoise établie à Terre-Neuve depuis 2005. Il est logé dans l’Ocean Sciences Centre, qui ressemble à un hybride entre un bateau en bois à hublots et un vaisseau spatial à compartiments fraîchement posé sur la falaise pour profiter de la vue.

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