Photo: Guillaume Roy
À l’été 2013, 185 000 hectares de forêt sont ravagés par les flammes à près de 250 km au nord de Chibougamau. L’année suivante, à la mi-juin, la morille de feu abonde dans les parcelles ciblées par Jean-François Bourdon, étudiant à la maîtrise en foresterie à l’Université Laval, et son équipe.
En 19 jours de récolte et de prise de données scientifiques sur le terrain, les chercheurs ont récolté 202 kg de morilles fraîches, d’une valeur totale de près de
7 000 $. «Après avoir discuté avec plusieurs cueilleurs, j’ai estimé à 1 500 kg au plus la quantité de morilles de feu cueillies en 2014 au Québec, évalue M. Bourdon qui étudie ce champignon depuis 2011. C’est hasardeux de se lancer dans de grandes estimations, mais des milliers de tonnes ont certainement été laissées au sol, considérant que les cueilleurs n’ont exploré qu’une infime partie du territoire disponible.» À 35 $ le kilogramme, ce sont donc des centaines de millions de dollars qui ont pourri en forêt.
Manque de chemins forestiers pour accéder aux sites d’incendies, manque d’informations sur les bons secteurs de récolte, manque de cueilleurs bien renseignés, plusieurs raisons ont été invoquées pour expliquer ces pertes.
Afin de bien cibler la morille, il faut d’abord savoir où elle se cache avant que le feu ne la fasse sortir. J.