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03 avril 2013
Temps de lecture : 1 minute

Le Nord à l’envers

«Les Canadiens, s’ils se pointent ici, on va leur bloquer la route. Et s’il faut faire exploser leurs camionnettes pour leur montrer qu’on n’entend pas à rire, on va le faire. C’est la guerre!»

Les propos sont durs, et pourtant la voix et le regard de Jenny Lujàn demeu­rent posés, paisibles même. Assise à côté d’un portrait de Che Guevara dans son salon aux murs de pierre, sirotant son maté dans une tasse à l’effigie du sous-commandant Marcos, cette Argentine assure qu’elle n’a rien d’une révolutionnaire. «À Famatina, tout le monde pense comme moi. On s’op­­pose tous au projet d’Osisko.»

Heureusement pour les journalistes qui s’aventurent jusqu’ici, à 1 300 km au nord-ouest de Buenos Aires, Jenny Lujàn n’en veut pas à tous les Canadiens. Elle s’en prend aux compagnies minières qui reluquent l’or de la cordillère des Andes, et tout particulièrement à Osisko, une société basée à Montréal, qui envisage d’ouvrir une mine sur le mont General Belgrano, à quelques kilomètres de Famatina, où Jenny travaille comme psychologue.

Il y a 9 ans que ce village de 6 000 âmes se bat contre l’ouverture d’une mine d’or à ciel ouvert, un projet initialement proposé par une autre compagnie canadienne, Barrick Gold.

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