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22 mai 2013
Temps de lecture : 2 minutes

L’orchestre de la nature

Au bord de notre petit lac des Cantons-de-l’Est, juin est le mois du concert des batraciens. Même si nous avons aussi des grenouilles vertes, c’est surtout le fameux «ouaouaron» que nous entendons, celui que les savants nomment Lithobates castebeianus.

Dès la nuit tombée, le pourtour du lac résonne des coassements. Une grenouille ose un premier appel, une congénère lui répond, tapie au fond de sa cachette sur la berge. Puis encore une autre un peu plus loin… Le concert est lancé. Il gagne en intensité, puis il s’établit sur un rythme assez régulier d’appels et de réponses, jusque tard dans la nuit. Le chant est grave et rauque; il se présente en séries de cinq ou six meuglements, qui valent à l’espèce le surnom de grenouille mugissante ou grenouille-taureau, bullfrog. Il me semble que ce sont des mâles dominants qui donnent le ton; les autres leur répliquent sur une note plus haute ou plus basse, puis parfois se taisent brusquement ou, au contraire, coassent en continu, sans jamais fléchir.

Ces chants de gorge sonores et répétitifs agacent certains de mes voisins. Moi, j’y vois un des grands événements de la belle saison.

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