Depuis 36 ans, beau temps mauvais temps, Mario Déraspe, de Gros-Cap aux Îles-de-la-Madeleine, sillonne le golfe Saint-Laurent à bord de son bateau, le Maxime DII. Et depuis quelques années, le long des côtes, le pêcheur fend une mer de plus en plus chargée d?assiettes gélatineuses, d?un bleu violet et garnies de «petits fils qui pendent à la traîne». Surtout au milieu de l?été, lorsque l?eau est plus chaude. Ces petites masses se prennent dans ses filets et ses casiers de homard. «Je déteste ça!» dit le marin qui les rejette à la mer.

Crédit photo: Alexander Semenov
À l?autre bout du monde, les pêcheurs japonais sont moins chanceux. Ils attrapent dans leurs filets des méduses géantes, de la taille d?un lutteur de sumo, qui prolifèrent aussi de façon alarmante. En 2009, entraînés par le poids de leurs prises, au moins deux petits bateaux de pêche ont sombré. Même le fleuron de la marine états-unienne, le porte-avions ultramoderne USS Ronald Reagan, a eu maille à partir avec les méduses. En 2006, le navire a été cloué au port de Brisbane, en Australie, après que de l?eau de mer chargée de gélatine bleue a été siphonnée dans le système de refroidissement de ses puissants moteurs.
Un peu partout sur la planète, dans les mers arctiques ou tropicales, on s?inquiète du foisonnement des méduses.