Nettoyage en cours le lendemain de la tempête de verglas d’avril 2023 à Montréal. Photo: Shutterstock
Prévoir la météo quotidienne relève de plus en plus des ordinateurs. Mais face aux événements extrêmes, les météorologues restent essentiels. Une question de sécurité publique.
Vraiment, 2023 fut une drôle d’année. En avril, j’ai dormi avec une tuque pendant trois nuits, après qu’une tempête de verglas eut laissé notre maison sans chauffage. En juin, un ami annulait son barbecue de la Saint-Jean en raison du smog des feux de forêt. En juillet, une alerte de tornade retentissait sur mon téléphone, juste à l’heure d’aller chercher les enfants au camp de jour…
Comparativement à tous les sinistrés des inondations et aux milliers d’évacués des feux de forêt, je n’ai rien vécu de grave. N’empêche. Cette succession rapide d’événements inédits m’a interpellée : à l’heure des changements climatiques, étions-nous face à notre « nouvelle normalité » ?
Même de vieux routiers de la météo ont été surpris. « L’année 2023 a été extrêmement inhabituelle », confirme John Gyakum, professeur de météorologie à l’Université McGill depuis 1988. Il évoque l’ampleur des feux partout au pays, l’été particulièrement orageux dans le sud du Québec ou encore la chute tardive des feuilles à l’automne.
Après vérification, ce n’est pas qu’une question de perception. Les événements météo ont causé en 2023 plus de 680 millions de dollars de dommages au Québec seulement, selon le Bureau d’assurance du Canada.