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22 août 2019
Temps de lecture : 4 minutes

Des pâturages pour séquestrer du carbone?

Illustration : Dorian Danielsen

L’élevage, en particulier bovin, est souvent montré du doigt quand il est question de production de gaz à effet de serre. Et si les grands troupeaux pouvaient, au contraire, contribuer à lutter contre le réchauffement planétaire et la dégradation des sols ?

Il faut imaginer les grandes prairies nord-américaines telles qu’elles existaient autrefois, avec des herbes hautes et des arbres espacés ainsi que d’immenses troupeaux de bisons : de 50 à 70 millions de bêtes, estiment les historiens et paléontologues. Ajoutez les bisons des bois du Nord canadien, les bœufs musqués, les élans d’Amérique, les chèvres des montagnes… Il y a quatre siècles, il y avait plus de 100 millions de ruminants en Amérique. Presque autant que dans nos élevages intensifs d’aujourd’hui.

« Ce sont les grands herbivores qui ont fabriqué nos prairies », rappelle Joel Salatin, l’un des agriculteurs les plus connus des États-Unis depuis que l’auteur à succès Michael Pollan a désigné sa ferme de Virginie, Polyface Farm, comme le modèle à suivre pour l’agriculture de demain dans son livre The Omnivore’s Dilemma , publié en 2006.

« À l’arrivée des Européens, explique Joel Salatin, le sol était recouvert de 10 m de terre meuble, riche en matière organique.

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