La cofondatrice d’Équiterre, Laure Waridel. Illustration: Paul Bordeleau
Entrevue avec Laure Waridel, cofondatrice du groupe Équiterre.
Notre société accepte maintenant l’idée du recyclage et de la consommation équitable. Le monde change-t-il assez vite à votre goût?
A-t-on vraiment changé notre façon de voir le monde? Quand on regarde une forêt, on pense encore aux «deux par quatre» et autres ressources qu’on peut en tirer. On ne considère pas la forêt pour ce qu’elle est. On fait fi du rôle fondamental qu’elle joue dans la protection du climat, la qualité de l’air, le cycle de l’eau, la préservation des espèces. On oublie la signification symbolique qu’elle a pour les communautés autochtones notamment. On entretient avec elle un rapport utilitaire, comme on le fait avec nos cours d’eau et même, avec nos co-citoyens.
Plutôt que de considérer la société au sein de l’environnement et l’économie au sein de la société, on a fait l’inverse. On a placé l’économie au-dessus de tout. On a coupé les liens. C’est ce qui mène à la multiplication des crises actuelles.
C’est un peu ce que vous nous avez fait comprendre dans votre livre L’envers de l’assiette. Mais qu’est-ce qui a poussé une sociologue à s’intéresser à notre assiette?
La sociologie permet l’étude des relations. L’alimentation nous relie très concrètement à des gens et à des écosystèmes.
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