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22 février 2024
Temps de lecture : 4 minutes

La population du Nunavik ne veut plus brûler ses déchets

Les matières qui ne peuvent pas être brûlées (électroménagers, pneus, déchets électroniques) sont entreposées sur un site à part, visible ici. Il est surnommé le « Canadian Tire ». Photo: Joshua J. Kawapit

Au nord du Québec, des milliers de personnes sont exposées à des fumées hautement toxiques issues du brûlage de déchets, obligatoire selon la loi. Une communauté a décidé de faire les choses autrement.

On se croirait en plein désert… Pourtant, nous sommes au cœur de la taïga québécoise, juste au nord de Whap­magoostui et de Kuujjuarapik, des municipalités voisines – la première crie et l’autre inuite – au nord du 55 e parallèle. Devant nous s’étend un grand terrain sablonneux, qui a récemment été creusé sur quelques mètres de profondeur. Il est entouré de hauts tas de sable, appelés bermes.

Raphaël Joanisse-Clément, le maître d’œuvre de ce désert, a des étoiles dans les yeux : il travaille depuis cinq ans sur ce site d’enfouissement, qui doit remplacer cet été l’autre dépotoir, plein à craquer de déchets que l’on brûle au moins une fois par semaine en plein cœur du village inuit.

« Je vois pour la première fois le résultat final après des années de travail, c’est-à-dire de l’étude d’impact à l’aménagement du site, lance l’ingénieur et chargé de projet en travaux d’immobilisation pour le gouvernement de la nation crie, visiblement ému et emballé. Ce type de décharge s’appelle un lieu d’enfouissement technique en surélévation. Ça ressemble beaucoup à ce qu’on a au sud de la province. »

Ce grand trou de 32 000 m

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